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L'hyperventilation lors d'une attaque de panique

10 juin 2020

Il est très commun pour les personnes ayant de l’anxiété de mentionner une peur en rapport avec leur respiration. Certains ont l’impression de ne pas pouvoir respirer normalement, de ne pas avoir assez d’air, ou d’avoir la respiration qui s’accélère comme lors d’une séance de sport. La peur de ne pas avoir assez d’oxygène, ou même d’arrêter de respirer et donc de tomber dans les pommes ou suffoquer accompagnent ces sensations physiques désagréables chez certaines personnes.

Il est toujours important de vérifier avec votre médecin afin d’être rassuré sur votre cas personnel, pour qu’ensuite vous puissiez accepter la situation désagréable sans rajouter de peur par-dessus. Barry Mc Donagh dit dans son livre Dare , « Vous pourriez passer les dix prochaines années à avoir peur de tout cela et pourtant rien n’arriverait, quel gâchis de temps et d’énergie ! ».

LE CORPS SAIT CE DONT IL A BESOIN

Vous ne pouvez pas arrêter de respirer comme ça, d’un coup à cause d’une crise d’angoisse. Votre corps à besoin d’oxygène, et même dans un cas extrême ou vous auriez eu un problème médical, et vous seriez par exemple évanoui, vous auriez continué à respirer.

De nouveau d’après Barry « Votre centre de contrôle respiratoire possède un mécanisme de reflex qui finira toujours par vous forcer à respirer si vous n’avez pas assez d’oxygène. Vous ne pouvez pas simplement effacer ce mécanisme avec votre esprit anxieux, c’est impossible. La seule chose que votre peur peut créer est un changement de la fréquence respiratoire ».

TROP D’OXYGENE ?

Et puis, vous n’allez pas manquer d’oxygène car c’est en fait la réaction inverse qui se produit lors d’une crise d’angoisse, vous avez trop d’oxygène ! Lors d’une réaction anxieuse, toujours à cause de notre système nerveux sympathique qui s’est activé sans danger apparent (et vous apprendrez que non, conduire sur l’autoroute n’est pas un danger !) le corps se préparant à l’effort va avoir besoin de plus d’oxygène pour alimenter les muscles, et donc la respiration va s’accélérer.

La concentration en oxygène dans le corps augmente donc, et c’est le manque de gaz carbonique qui va faire apparaitre d’autres symptômes comme la déréalisation, la tête qui tourne, l’impression d’avoir un voile blanc devant les yeux.

LE SYDNROME D’HYPERVENTILATION

Parfois, vous êtes seulement en train d’hyperventiler sans vous en rendre compte, et l’analyse des symptômes que votre esprit va faire va ajouter de la peur qui va transformer tout cela en crise d’angoisse. Les symptômes induits par l’hyperventilation sont proches d’une crise d’angoisse, mais ni l’un ni l’autre n’est dangereux. Voici la liste des changements physiologiques engendrés par l’hyperventilation, d’après le livre Manuel du phobique et de l’anxieux, de Edmund J. Bourne :

- Une augmentation de l’alcalinité des cellules nerveuses qui les rend plus excitables. Vous vous sentez alors nerveux et « agité » ;

- Une diminution du dioxyde de carbone dans le sang, qui oblige le cœur à pomper plus vite et plus vigoureusement. Les lumières vous semblent plus vives et les sons plus forts ;

- Une constriction accrue des vaisseaux sanguins du cerveau, qui cause des étourdissements, une désorientation, et même l’impression de ne pas être dans la réalité ou d’être séparé de son corps.
Ainsi, l’hyperventilation peut soit causer des sensations physiques qui vous amènent à paniquer vraiment, soit aggraver une attaque de panique déjà déclenchée, en accentuant les symptômes physiques désagréables.

RESPIRATION THORACIQUE

Avez-vous déjà remarqué que lors de l’effort vous allez instinctivement respirer par la cage thoracique et le haut du corps ? C’est cette dernière qui permet de faire de plus petites bouffées d’air plus souvent, ce qui est pratique durant l’effort. Il se peut que sans vous en rendre compte vous respirez toujours par le haut du corps. Malheureusement, cette respiration est associée au système nerveux sympathique. Si vous ne changez pas votre manière de respirer, vous empirez vos symptômes et l’anxiété latente.

Lorsque j’ai appris cela j’ai commencé à monitorer plusieurs fois par jour ma respiration, dès que j’y pensais j’analysais le style de respiration que j’avais inconsciemment, et je me suis rendue compte que je respirais presque tout le temps par la cage thoracique ! Or c’est la respiration abdominale que nous voulons retrouver, celle qui correspond à un état de calme et d’apaisement, celle des bébés.

Pour cela, si vous vous rendez compte dans la journée que vous ne respirez pas correctement, essayez de faire une petite séance de respiration contrôlée. Vous vous détendez, inspirez par le nez, main sur le ventre, en gonflant légèrement ce dernier, et expirez par le nez, le ventre se vide. Ne forcez pas trop et ne faites pas de pleines inspirations, mais mimez plutôt la respiration de quelqu’un qui dort paisiblement.

ACCEPTER LA SITUATION

Beaucoup de gens vont expérimenter ces sensations régulièrement, mais comme ils n’ont pas la même sensibilité que nous et de l’anxiété généralisée ils ne vont pas y faire attention. Après plusieurs temps lorsque l’anxiété générale ce sera calmée vous sentirez toujours ces sensations quelques fois, mais elles ne créeront pas de crises d’angoisses car vous n’opposerez pas de résistance ni de peur. L’anxiété ne se trouve pas dans les sensations mais dans la peur de ces dernières, et la résistance.

References : Barry McDonagh , Dare the new way to end anxiety and stop panic attacks

Manuel du phobique et de l’anxieux, de Edmund J. Bourne